Les dessous d’une production pas toujours écologique

Quand on pense au bio, on imagine immédiatement des champs verts, des fermes respectueuses de l’environnement, et des agriculteurs engagés dans une production durable. Cependant, la réalité du bio est parfois bien différente. Il existe des pratiques en agriculture biologique qui peuvent être tout aussi néfastes pour l’environnement que celles de l’agriculture conventionnelle. Utiliser des produits phytosanitaires autorisés en bio n’est pas toujours une panacée, notamment lorsqu’ils sont appliqués en grandes quantités. Ces produits peuvent aussi polluer les sols et les eaux. Nos enquêtes montrent que certaines exploitations bio utilisent intensivement des intrants comme le cuivre, ce qui peut aboutir à une toxicité du sol sur le long terme.

Le coût environnemental des transports bio

L’alimentation biologique, bien que produite de manière plus naturelle, doit tout de même parcourir de longues distances pour arriver jusque dans notre assiette. L’empreinte carbone des produits bio qui viennent de l’autre bout du monde est souvent plus élevée que celle des produits conventionnels locaux. Par exemple, un producteur de pommes bio peu trop souvent importer ses fruits du Chili ou de Nouvelle-Zélande, ce qui implique un important coût environnemental en termes de transport. Nous conseillons donc de privilégier les produits locaux et de saison pour réduire cet impact inutile.

La réalité économique des labels biologiques

Les labels biologiques ne garantissent pas forcément une qualité supérieure ou une transparence totale. Derrière la certification bio, il existe tout un business juteux souvent dominé par de grands groupes qui influencent les standards et les critères de certification. Ces labels peuvent parfois offrir une fausse assurance de qualité au consommateur. De plus, les prix élevés des produits bio ne font pas toujours écho à un respect accru de l’environnement ou à une meilleure rémunération des producteurs. Nous recommandons donc de faire des recherches et de se renseigner sur les producteurs locaux et leurs pratiques, au-delà des simples labels.

N’oublions pas que le mouvement biologique a contribué à sensibiliser l’opinion publique et à améliorer certaines pratiques agricoles. Toutefois, pour un engagement véritablement éthique, il est souvent plus efficace de se tourner vers des circuits courts, des initiatives locales, et des producteurs réellement engagés.