La question de l’inflation est sur toutes les lèvres. Alors que l’Insee revalorise ses prévisions de croissance pour 2023, les consommateurs semblent revoir à la baisse leurs habitudes de dépenses, en misant notamment sur la sobriété. Voici une analyse approfondie de la situation.

 

Des calculs revus à la hausse

Jean-Luc Tavernier, le directeur général de l’Insee, a récemment fait savoir que l’institut avait révisé à la hausse sa prévision de croissance pour 2023, maintenant estimée à 0,9%. Selon lui, l’inflation va poursuivre sa diminution progressive, avec une inflation fin d’année estimée à un peu plus de 4%, pour une moyenne de 5% sur l’année totale.

 

Des détails de cette inflation

Deux principaux facteurs ont joué dans l’augmentation de l’inflation : l’énergie et l’alimentation. Si la hausse des prix des produits alimentaires s’est déjà amorcée en début d’année, cette hausse devrait continuer à ralentir. Pour ce qui est de l’énergie, une augmentation des tarifs, notamment de l’électricité, a surpris à la hausse. Néanmoins, les prix de l’énergie devraient beneficier de la stabilité à moins d’un nouveau choc.

 

Une sobriété nouvelle chez les ménages

Ces augmentations de prix ont eu une conséquence notable : un comportement de consommation de plus en plus sobre. Les consommateurs semblent privilégier l’économie et la prudence, en s’orientant vers des produits de première nécessité moins coûteux, changeant de magasin ou de gamme de produits. L’Insee constate ainsi une baisse de la consommation en produits alimentaires – ce qui ne signifie pas forcément une baisse en volume.

 

La préférence pour l’épargne

Le taux d’épargne reste élevé, autour de 19%. Cette prudence des ménages est confirmée par les enquêtes de l’Insee, témoignant de l’incertitude économique actuelle. Le pouvoir d’achat des ménages, proche de 0% en 2023, encourage à puiser dans l’épargne plutôt qu’à consommer davantage.

 

Un investissement des entreprises en baisse

En ce qui concerne les entreprises, l’Insee prévoit une baisse de l’investissement, notamment immobilier. Cette baisse apparait clairement dans les enquêtes auprès des promoteurs immobiliers. En outre, le climat conjoncturel s’est assombri ces derniers mois, ce qui impacte aussi l’emploi.

 

Qu’attendre du reste de l’année ?

Tandis que l’Insee révise ses prévisions de croissance pour 2023 à 0,9%, les prévisions pour les troisième et quatrième trimestres de l’année sont plus modestes, à 0,1% et 0,2% respectivement. Des chiffres qui concordent avec la prudence observée tant chez les consommateurs que chez les entreprises.

 

Il va sans dire que la conjoncture économique actuelle a résolument changé le rapport des Français à la consommation. Avec l’inflation qui se fait pressante et les incertitudes d’un avenir économique flou, la sobriété semble être le mot d’ordre.